"Unsere Brüder und Schwestern im Blute schweigen seit jeher. Was wäre die Welt ohne sie? Ein Himmel ohne Vögel, ein Meer und Flüsse ohne Fische, die Erde ohne Tiger und Wölfe, geschmolzenes Packeis, und irgendwo Menschen und nichts als Menschen, die sich um die Wasserlöcher schlagen. Wer kann das wollen? Angesichts dieser Aussichten, die unabwendbar scheinen, ist jedes Tier ein Anfang, ein Einrasten, eine Konzentration von Leben und Intensität, ein Widerstand. Jede Politik, die davon keinerlei Notiz nimmt (das heißt so gut wie jede existierende Politik), ist eine verbrecherische Politik."
Jean-Christophe Bailly Bücher


« Mai 68 fut une convergence, c'est comme si des milliers de petites rigoles avaient abouti au même point, formant un lac d'impatience qui ne pouvait que déborder. »En 2004, à la suite de la publication de Tuiles détachées qui était un récit autobiographique, Jean-Christophe Bailly avait commencé la rédaction d'un texte personnel sur les événements de mai 68 qu'il n'avait pas achevé alors. Il le reprend aujourd'hui, en ajoutant des notes, des précisions et une postface.On ne trouvera pas dans ce texte les réunions syndicales étudiantes, ni les AG dans les amphithéâtres, ni les bagarres, ni les distributions de tracts devant les usines, ni le calendrier précis des événements. Jean-Christophe Bailly nous propose plutôt un récit personnel presque à demi-rêvé, des images resurgies de sa mémoire, cinquante ans après : le regard d'un jeune étudiant de Nanterre, auteur en devenir, sur ces événements qui ont marqué la France, où à la fois spectateur et acteur, à la fois engagé mais peinant à entrer pleinement dans les mouvements politiques, comme si son âme foncièrement indépendante et libre s'opposait à la discipline militante. La fin, surprenante, est un enchantement.