Avec Mostafa Nissabouri, Mohammed Khaïr-Eddine (né en 1941 à Tafraout) lance en 1964 un manifeste, «Poésie toute», crée peu après la revue Eaux vives, qui sera de courte durée, et fera partie du groupe initiateur de Souffles avec Abdellatif Laâbi. Après une brève carrière dans l'administration, il quitte le Maroc en 1965 pour s'installer en France. Dès ses premiers écrits, il affiche clairement une stratégie littéraire qui abolirait les genres. Pour lui, il n'y a ni roman ni poésie, il y a l'écriture. Une écriture sans dieu ni maître, sans pays ni tribu. «Il faut bâtir sur le vide», clame-t-il dans Agadir, son récit inaugural. La langue pour ce faire ne sera pas en reste. Khaïr-Eddine ouvre à la machette son chemin dans la jungle des mots. Dans la flore et la faune ambiantes, il élit les animaux les plus rares, les plantes aux noms oubliés. Il écrit ainsi avec son «sang noir» un texte d'un seul tenant dont la coulée brûle sur son passage tous les dogmes et finit par pousser le lecteur au bord de l'abîme. Excessif dans la vie, démuni dans la mort (survenue en 1994, cinq ans après son retour au Maroc), Mohammed Khaïr-Eddine s'en va après avoir défoncé les portes interdites et pris d'assaut les murailles de l'indicible. Saluant André Breton le lendemain de sa disparition, il rédigeait, aurait-on dit, sa propre épitaphe : «Poésie, ma morgue, ma sérénité et mon naufrage.»
Mo Khair-Eddine Bücher
Mohammed Khair-Eddine gehörte zu den bedeutendsten marokkanischen Literaten des 20. Jahrhunderts. Sein Werk zeichnet sich oft durch rohen Realismus aus und thematisiert Entfremdung und Identität, geprägt von seinen Exilerfahrungen und seiner Arbeit in Fabriken. Khair-Eddine gründete eine literarische Bewegung, und sein Schreiben spiegelt die Komplexität der marokkanischen Gesellschaft und seine persönliche Reise wider. Sein Einfluss auf die moderne arabische Literatur ist unbestreitbar.
