Conflits tchadiens et ingérences étrangères
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Les différentes interventions étrangères, surtout françaises, n'avaient pas pour but de mettre fin à une quelconque guerre ou rébellion armée au Tchad, moins encore de garantir l'indépendance, la sécurité, la stabilité politique et économique de ce pays, comme nous pouvons le constater à travers les différentes interventions françaises depuis le régime de Tombalbaye, en passant par celui de Malloum, de Goukouni, d'Habré et de Déby, actuel gouvernement. Les différentes interventions militaires ainsi que les guerres civiles au Tchad, ont tout simplement permis à la France de renforcer sa présence militaire, politique, économique et culturelle, que l'indépendance du pays mettait en jeu. Déjà, le régime de Tombalbaye, le premier après l'indépendance, accusait la France, en la personne de Jacques Foccart d'être l'inventeur de la rébellion Tchadienne (...), aujourd'hui, les Tchadiens dans leur ensemble, et en particulier les dirigeants de ce pays, ne sont que les gardiens d'un pouvoir, dont ils ne maîtrisent pas vraiment les mécanismes de fonctionnement. Les régimes tchadiens, qui se sont succédés au pouvoir depuis l'indépendance, n'ont joué que le rôle d'une «police politique», brisant avec habilité tous les efforts intérieurs et extérieurs nécessaires aux progrès scientifiques, techniques, humains et intellectuels, en tuant, torturant, terrorisant, massacrant, emprisonnant, illégalement des milliers de Tchadiens, tandis que le véritable pouvoir politique, économique et militaire de ce pays est contrôlé par Paris, qui est le centre de décision.