Quand les vers sont bien composés
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Pourquoi La Fontaine a-t-il refusé de renoncer aux Contes ainsi qu’on le lui imposait ? Leur composition explique le changement de fortune et l’entêtement du poète à détourner les obstacles. Mais pour en saisir la valeur et la cohérence il fallait comprendre aussi quel est le sens à donner aux deux termes employés : conte et nouvelle. La recherche menée dans cet ouvrage s’étend aussi à d’autres œuvres de La Fontaine et à la tradition du récit plaisant, tout en prenant en compte la question philosophique des passions. Car par le tissage de ces discours, les variations formelles des Contes assurent la subtile compénétration des niveaux expressif et cognitif et diffractent leurs propositions dans un miroitement amusant et parfois même déroutant. Leur analyse permet alors de mieux percevoir les jeux d’allusion ainsi que le geste final du poète insérant des contes dans le dernier livre des Fables (1694). Au-delà de l’adéquation aux changements extérieurs, cette insertion soude les ressources des genres narratifs brefs longuement pratiqués : conte, nouvelle et fable. Distincts mais issus d’une même matrice, ils sont le moyen par lequel La Fontaine atteint la plus grande cohérence esthétique et éthique.