Anne Grynberg Bücher




Israël est toujours demeuré pour les Juifs un référent essentiel, mais c'est à la fin du XIXe siècle que s'exprime le projet d'un retour organisé des Juifs sur leur terre : les Amants de Sion fondent les premiers villages juifs de la Palestine moderne, puis Theodor Herzl structure l'idéologie sioniste en un mouvement politique. Les vagues migratoires (alyot) vont alors succéder : sionistes socialistes -fondateurs des premiers kibboutzim-, artisans yéménites, petits commerçants venus de Pologne, réfugiés d'Allemagne fuyant l'hitlérisme, immigrants clandestins de l'alyah bèt, rescapés de la Shoah ; puis, après la création de l'Etat d'Israël en 1948 - il y a cinquante ans-, communautés d'Afrique du Nord, d'Egypte, de Lybie ; récemment, Juifs de l'ex-Union soviétique et d'Ethiopie. Le " rassemblement des exilés " est devenu réalité, au-delà de la diversité des options religieuses et politiques, et malgré les conflits récurrents avec les Etats arabes. En historienne, sans passion partisane, Anne GRYNBERG relate cette histoire. Avec l'espoir d'un avenir de dialogue et de paix.
Beaucoup de Français ignorent encore aujourd'hui que leur pays fut sous le régime de Vichy une " terre des camps " : en 1940, la zone sud ne comptait pas moins de quatre-vingt treize " lieux d'internement " où furent détenus dans des conditions effroyables des dizaines de milliers d'étrangers, juifs pour la plupart. C'est ce pan occulté de notre histoire nationale que révèle ce livre, devenu un ouvrage de référence incontournable depuis sa première édition en 1991. Fruit d'un travail de plusieurs années, nourri de dizaines de témoignages originaux et de l'exploitation de fonds d'archives jamais ouverts jusqu'alors, cet ouvrage propose une double approche. Celle d'abord de la froide logique administrative de Vichy, qui a mis le système des camps au service d'un antisémitisme d'Etat prônant l'exclusion des " éléments indésirables ", avant de les déporter vers les camps de la mort nazis. Et celle des victimes, dont l'auteur restitue, avec pudeur et émotion, le calvaire.